Haïti : Élections en question
- elmano endara joseph
- il y a 4 heures
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Par : Mitchel Kewing ÉTIENNE

Entre discours politiques et réalité minée de désolation, le gouvernement haïtien promet la relance du processus électoral comme une renaissance démocratique. Mais dans un pays étouffé par la peur, la misère et la désillusion, ces promesses résonnent comme des échos sans souffle. La confiance, elle, reste introuvable.
Un décor de promesses. Le porte-parole du Premier ministre, Ené Val, est récemment monté au créneau pour défendre, d’un ton bien démêlé, les avancées du gouvernement vers les élections tant attendues. Formation d’agents électoraux. Publication de décrets. Sécurisation du processus. — Tout semble aligné. Sur le papier, du moins. Car derrière ces mots soignés se cache un pays en mobilité réduite, où la transparence s’effrite et la confiance se délite à chaque promesse non tenue.
Une valse de mots. Le gouvernement jure qu’il prend toutes les dispositions pour garantir un scrutin « sécurisé et sans entraves ». En langage clair : encore une série de belles paroles empaquetées dans un vocabulaire de circonstance. Mais sécuriser quoi, au juste ? Des rues désertées par la peur ? Des urnes verrouillées faute de démocratie vivante ? Cette préparation tient plus de la vitrine que du chantier.
Sont-ce des agents sans terrain? Métropole rapporte que la formation des agents électoraux est en cours. Très bien. Belles affaires ! Mais former qui, et pour servir quelles élections ? Dans un pays où des bureaux de vote sont incendiés ou contrôlés par des gangs, cette initiative ressemble à une pièce montée pour rassurer les bailleurs plus que pour écouter les citoyens. On forme des agents pour une machine électorale sans carburant ni direction et qui ploie des ongles jusque-là face à Viv Ansanm.
Parle-t-on d'autorité sans colonne vertébrale. La publication des décrets instaurant l’autorité électorale est présentée comme une avancée. Mais un décret n’est qu’encre sur papier s’il n’est pas suivi d’actes forts. Une institution dépourvue de moyens, de sécurité et de légitimité reste un corps sans âme. On bâtit les murs. Encore une fois, avant de poser les fondations.
La confiance, ce mot trop cher, d'où vient-il? Dans un pays trahi depuis des décennies par ses propres gouverneurs où les balles remplacent sams fonds les bulletins, la confiance ne se décrète pas : elle se reconstruit. Et pour l’instant, elle gît quelque part entre la peur et le silence. Le peuple, lui, n’applaudit plus. Il regarde, lassé, ce théâtre politique rejouer toujours la même pièce — celle des promesses sans lendemain.







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