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Haïti : Les Nations Unies appellent à transformer la crise en tremplin de développement

Des autorités américaines et haïtiennes en pleine discussion
Des autorités américaines et haïtiennes en pleine discussion

Par : Mitchel Kewing ÉTIENNE


Sous le thème « Sécurité, Stabilisation et Croissance en Haïti », une table ronde d’espoir et de lucidité s’est tenue à Port-au-Prince. Entre réalisme et ferveur humaniste, le Coordonnateur résident des Nations Unies, Ariel Pino, a livré un message fort : il est temps de passer de l’urgence à la reconstruction durable.


Les Nations Unies ne s’arrêtent pas


Face à un pays meurtri par la violence, la faim et l’exode, la voix d’Ariel Pino a résonné comme un rappel à la fois ferme et solidaire. « Les Nations Unies ne s’arrêtent pas. Elles soignent, nourrissent, éduquent et protègent, même dans les conditions les plus extrêmes », a-t-il déclaré, saluant le courage des équipes déployées dans les zones les plus vulnérables.


Un an après le lancement du Cadre de coopération pour le développement durable (UNSDCF 2023-2027), doté d’un budget de 1,1 milliard de dollars, le système onusien revendique des résultats tangibles : plus de 4 millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont reçu une assistance directe — nourriture, eau potable, soins de santé, appui scolaire et réhabilitation d’infrastructures publiques.


Dans un contexte de désespoir collectif, cette approche holistique marque un tournant : elle vise à transformer l’aide humanitaire, souvent ponctuelle, en un levier de développement durable et inclusif.


Une fenêtre d’opportunité historique


Mais Ariel Pino n’a pas voulu se limiter aux succès immédiats. Son regard s’est porté plus loin, vers les racines du chaos et les remèdes à long terme. « La sécurité ne saurait suffire », a-t-il averti, rappelant que la stabilisation militaire ne peut produire de fruits durables sans développement économique et social.


L’arrivée de la Mission internationale de répression des gangs constitue, selon lui, « une fenêtre d’opportunité historique ». Encore faut-il, dit-il, l’accompagner d’investissements massifs dans les infrastructures, l’éducation, la santé et la création d’emplois.


Dans ce contexte, le Coordonnateur a exhorté la communauté internationale à dépasser le cadre de la seule assistance humanitaire. « Ce que Haïti demande, ce n’est pas la charité, mais un partenariat. Ce n’est pas la pitié, mais la confiance », a-t-il martelé.


Le secteur privé est une colonne vertébrale


La reconstruction d’Haïti ne se fera pas sans ses entrepreneurs. Ariel Pino a plaidé pour le renforcement du secteur privé haïtien, présenté comme « une colonne vertébrale de la relance nationale ».


La reconduction de la loi américaine HOPE/HELP, qui soutient le secteur textile et préserve près de 27 000 emplois, est au cœur de son plaidoyer. Ce dispositif, a-t-il souligné, « envoie un signal fort de confiance et de partenariat économique » à la communauté internationale et à la jeunesse haïtienne, souvent tentée par l’exil faute de perspectives.


Chaque entreprise qui survit, chaque emploi sauvegardé, chaque atelier qui rouvre ses portes devient, selon lui, un rempart contre la pauvreté et la migration forcée.


Chaque dollar investi en Haïti est un dollar pour la stabilité régionale


L'orateur a tenu à replacer la crise haïtienne dans un cadre géopolitique plus large. « Chaque dollar investi dans la stabilité d’Haïti est un dollar investi dans la stabilité régionale », a-t-il affirmé.


Cette phrase, prononcée avec gravité, résume l’enjeu stratégique : la fragilité d’Haïti rejaillit sur toute la Caraïbe. Lutter contre la faim, l’insécurité et le chômage en Haïti, c’est aussi prévenir les vagues migratoires, le trafic d’armes et la criminalité transnationale qui déstabilisent la région.


Et pour Pino, la clé reste l’éducation. « Chaque enfant scolarisé, chaque femme protégée, chaque jeune employé est une victoire contre la spirale de la pauvreté », a-t-il lancé, comme une prière d’espérance adressée au monde. Haïti n’a pas besoin de compassion, mais d’engagement.


Le Coordonnateur onusien a laissé place à une émotion contenue mais vibrante. « Haïti n’a pas besoin de compassion ; elle a besoin d’engagement. Ce pays est jeune, créatif et résilient. Il mérite notre confiance et notre accompagnement », a-t-il insisté, invitant les partenaires internationaux à dépasser les mots pour poser des actes concrets.


Dans un pays où les routes se brisent mais où la dignité demeure intacte, l’appel d’Ariel Pino sonne comme une déclaration de foi dans la capacité des Haïtiens à se relever, si la solidarité internationale s’ancre dans la durée.


Un nouveau pacte pour l’espoir


La table ronde, organisée en partenariat avec le gouvernement haïtien, la Banque interaméricaine de développement (BID), l’OEA et les Nations Unies, se veut le point de départ d’un nouvel élan de coopération. Son ambition : relier la sécurité à la stabilisation et la stabilisation à la croissance, dans un continuum vertueux. Car au-delà des discours, un message persiste : Haïti n’est pas condamnée.


Si les engagements se concrétisent, si la confiance renaît, alors le pays pourra, enfin, tourner la page de la survie pour écrire celle de la reconstruction. Et dans ce futur possible, chaque geste de solidarité — chaque dollar, chaque école reconstruite, chaque vie sauvée — deviendra une pierre posée sur le chemin du renouveau.


Mitchel Kewing ÉTIENNE

 
 
 

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