Haïti : La remise de blindés aux FAd’H, « symbole d’un nouveau départ », selon la Primature

Par Mitchel Kewing ÉTIENNE

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé de facto a procédé, ce samedi à la Primature, à la remise officielle de sept véhicules blindés aux Forces armées d’Haïti (FAd’H). Un geste symbolique qui, selon le gouvernement, marque le lancement d’un plan de modernisation et de remobilisation de l’institution militaire, dans un contexte d’insécurité généralisée, selon les informations rassemblées par notre rédaction.

Selon un communiqué de la Primature, cette livraison constitue la première phase d’une commande totale de dix-sept blindés, destinée à renforcer les capacités opérationnelles des FAd’H dans leur participation à la lutte nationale contre les gangs armés. Le ministre de la Défense, Jean-Michel Moïse, a salué « un tournant historique » :

« C’est la première fois que l’institution reçoit des équipements tactiques lui permettant de mieux assurer la sécurité et la défense du territoire. »

Le ministère précise que ces blindés permettront à l’armée de coopérer plus efficacement avec la Police nationale d’Haïti (PNH) dans les opérations conjointes sur le terrain. Dans sa communication officielle, la Primature a qualifié cette initiative d’acte de souveraineté, reflet de la volonté du gouvernement et du Conseil présidentiel de transition (CPT) de renforcer l’État et ses institutions.

En clôturant la cérémonie, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a réaffirmé son engagement :

« Nous nous engageons à remobiliser et moderniser les Forces armées d’Haïti afin qu’elles remplissent pleinement leur mission constitutionnelle : défendre la patrie, protéger le peuple et préserver nos valeurs républicaines. »

La cérémonie, placée sous le signe du renouveau, s’est tenue en présence du conseiller présidentiel Leslie Voltaire, du ministre de la Justice Dr Patrick Pélissier, du major-général Jonas Jean, commandant en chef adjoint des FAd’H, ainsi que de plusieurs responsables civils et militaires de haut rang.

Alors que l’insécurité persiste dans la capitale et ses zones périphériques, cette remise apparaît comme un signal politique fort : celui d’un État qui tente de reprendre le contrôle de son territoire. Mais les analystes restent prudents : ces équipements ne représentent qu’une première étape, qui devra s’accompagner d’une réforme en profondeur, d’un entretien logistique durable et d’un financement stable pour garantir l’efficacité de l’armée.

Dans un climat de méfiance citoyenne, où de nombreuses promesses antérieures sont restées sans suite, le gouvernement joue une carte symbolique : celle de la renaissance institutionnelle. Le pari est lancé, la route sera longue, mais la remise de ces blindés vient rompre le silence d’un État qui veut redevenir maître de sa destinée.