Rio en deuil : Plus de 130 morts dans une opération policière, Lula « sidéré »

Amériques

Par Elmano Endara JOSEPH

Le Brésil s’interroge. La favela saigne. Le bilan de l’opération antidrogue la plus meurtrière de l’histoire de Rio de Janeiro dépasse les 130 morts à présent. L’émotion secoue la nation. Tandis que les autorités tentent d’expliquer l’inexplicable, selon les dernières informations disposées par des médias internationaux dont France 24, mercredi.

Les rues de la favela Complexo da Penha se sont changées en champ de ruines. Des pleurs. Des corps. Des sirènes. 132 morts, selon le Défenseur public de Rio. Une hécatombe. Le double du chiffre officiel communiqué la veille.

Une « opération » contre le Comando Vermelho, principal cartel de la ville, s’est muée en massacre. Deux mille cinq cents policiers déployés, des tirs nourris, des maisons éventrées, des mères effondrées.

À Brasilia, le président Luiz Inacio Lula da Silva s’est dit « sidéré ». Son ministre de la Justice, Ricardo Lewandowski, a reconnu la stupéfaction du chef de l’État face à une opération menée « à l’insu du gouvernement fédéral ». Un aveu grave, presque surréaliste.

Pendant ce temps, l’ONU se dit horrifiée. Des corps jonchent encore les ruelles. Les habitants accusent l’État d’avoir confondu guerre et justice.

Le gouverneur Claudio Castro parle d’« ajustement de bilan », comme s’il s’agissait d’un simple chiffre. Mais dans les favelas de Rio, ce n’est pas un chiffre. C’est un pays qui pleure ses enfants. C’est un peuple qui demande : jusqu’à quand ?

Elmano Endara JOSEPH