En Haïti, « le sport perd sa place », dirait-on
- elmano endara joseph
- 28 oct.
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1,8 milliard de gourdes. C’est la dotation annuelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. Une somme qui, sur le papier, pourrait faire courir les rêves, réveiller les stades, et rallumer les torches éteintes des terrains oubliés. Jusque-là les accusations de corruption sur le numéro un du ministère de la Jeunesse et des sports... restent affrontées.
Mais 78 % du budget part… pour “se maintenir en forme”. Salaires, carburant, frais fixes. La routine administrative d’un ministère qui s’épuise sans transpirer. Il reste 22 % — des miettes — pour les projets, les vrais, ceux qui devraient toucher la jeunesse, reconstruire les infrastructures, inspirer les athlètes.
Le ministère compte 658 employés. Une grande équipe, dit-on. Mais sans terrain. Sans ballon. Sans jeunesse à encadrer. Une institution gonflée, mais immobile. Les gymnases se décomposent. Les pistes se fendent. Les espoirs se dissipent.
Chaque année, le sport en Haïti se bat avec des formulaires. On signe. On archive. On promet. Les médailles s’effacent. Les talents s’exilent.
Et pendant que les bureaux se ventilent, les jeunes, eux, transpirent dans la poussière, sans encadrement, sans équipement.
En Haïti, le sport court sur place. Et le ministère, lui, compte les pas… sans jamais franchir la ligne. Pas besoin de s'étonner de voir cela grouille comme ça.
Elmano Endara JOSEPH







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