Droits des femmes : Le chant du cygne de la maternité des Lilas
- elmano endara joseph
- il y a 4 jours
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Les Lilas (Seine-Saint-Denis) — Elles chantent. Elles pleurent. Elles résistent encore. Devant la maternité des Lilas, temple de l’accouchement libre et sans douleur, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi, en violet et en colère, pour dire adieu à un lieu mythique du féminisme français.
Elles chantent “Nous sommes venues vous dire que nous partons”. Et dans le refrain tremble tout un demi-siècle de luttes pour la dignité des femmes. Sur les marches, quatre Femen, seins nus, exhibent leurs slogans rageurs : “politiques hypocrites, clinique historique.” La scène est symbolique. La maternité des Lilas s’éteint, mais son combat respire encore.

Fondée en 1964, à deux pas de Paris, cette clinique pionnière avait bouleversé la France en introduisant l’accouchement sans douleur, importé d’URSS. Un lieu où les femmes choisissaient, parlaient, décidaient. Où le corps n’était plus confisqué par la médecine, mais rendu à la femme. Un sanctuaire d’écoute et de respect.
Dans la foule, Marion Bernard, son fils né ici dans les bras, retient ses larmes : “Ici, j’étais écoutée. Ailleurs, j’étais un dossier.” Tout est dit. Derrière la fermeture administrative, se cache une autre perte : celle d’une philosophie, d’une humanité.
La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, promet un “centre de santé des femmes”. Ironie bureaucratique : un centre pour tout, sauf pour accoucher. Les mots rassurent, mais le symbole s’effondre.
Ce vendredi soir, la maternité des Lilas tirera sa révérence. Rideau sur un combat. Mais dans le silence des rues, quelque part, on entendra encore ces voix : “nos larmes n’y pourront rien changer.” Peut-être. Mais elles auront tout dit.
Elmano Endara JOSEPH







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